« Nous donnons le nom de psychanalyse au travail qui consiste à ramener jusqu’au conscient du malade les éléments psychiques refoulés. » Sigmund Freud

« La cure n’est pas le vidage d’un sac de signifiants jusqu’au dernier, c’est plutôt le démêlement d’un noeud embrouillé, il s’agit de défaire les faux nouages responsables éventuellement d’autant d’effets : symptômes, inhibitions, angoisses etc…». J.Lacan

 

Consulter un psychologue-psychanalyste, ce n’est pas forcément faire une psychanalyse !

Les motifs de consultations peuvent être par exemple : 

- Dépression ; angoisse ; anxiété ; phobie, T.O.C ; traumatismes ; maternité et grossesse etc...

- Trouble du comportement alimentaire ; alcoolisme ; addiction etc...

- Difficultés relationnelles ; estime de soi ; Burn Out

- Séparation, deuil, violence etc....

 

Les premières séances, dites « entretiens préliminaires » chez un psychanalyste-psychologue servent à se poser différentes questions « quel travail je désire m’engager ? » « Suis-je au bon endroit ? », d’identifier la problématique etc…Autrement dit, cela permet d’évaluer si le désir du patient est bien dans une démarche de s’engager dans une analyse de son symptôme et de sa face inconsciente. Ces premiers entretiens sont, déjà, un début de prise de conscience, que quelque chose « cloche » et se répète dans la vie du patient. En général on commence une psychanalyse ou psychothérapie parce qu'on souffre, parce qu'on est mal et qu'on est pris dans des difficultés que l'on est incapable de résoudre seul.

De part ces consultations et de commun accord, on engagera ou non, un travail analytique, sous forme :

De psychothérapie analytique. La psychothérapie analytique, se fonde sur les bases de la psychanalyse. La thérapie est plus souple, l'inconnu moins dangereux, le face à face est mieux vécu. Le patient est moins surpris par ce qu'il pourrait dire. Elle permet une relation thérapeutique plus active, plus ancrée dans la réalité. Elle s'adresse en général à une personne pour qui la psychanalyse n'est pas indiquée, pas désirée, ou tout simplement prématurée... La psychothérapie analytique vise à traiter un ou deux symptômes gênants, voir invalidant, et un soulagement de la souffrance. Mais cette souffrance n’est pas aussi envahissante au point de tout remettre en question. Le patient souhaite garder un certain contrôle sur des événements du quotidien. Parfois à force de découvrir les productions de son inconscient, il arrive que la personne désire s’engager dans une analyse.

De psychanalyse, soit un travail où l’analysant est allongé sur un divan. c'est une méthode d'investigation de la vie psychique qui permet d'explorer ce que Freud appel "l'inconscient". La fréquence des séances est de deux à plusieurs fois par  semaine.  Le  rythme  des  séances  est  abordé  lors  des  entretiens  préliminaires.  En psychanalyse, l’analysant est confronté aux pensées les plus profondes de son inconscient, à une remise en question de ses actes et pensées. La psychanalyse comme « cure par la parole » va procéder à des changements, à un véritable réaménagement psychique profond.

Les personnes qui s’inscrivent dans une analyse, viennent en général avec une demande. D’une part, ils souhaitent traiter les symptômes dont ils souffrent ; d’autre part à accéder à une certaine compréhension, ou connaissance, de la manière dont ils ont pu être amenés à développer ce symptôme. Une psychanalyse est un long travail même si des effets thérapeutiques peuvent apparaître très rapidement.

La cure analytique est longue dans la mesure où c’est nécessaire pour comprendre et pour que l’analysant puisse repérer et se dégager de ce qui orientait son rapport aux autres jusqu’alors. La cure consiste à améliorer la position de l’analysant afin qu’il puisse s’orienter de ses désirs. Pour le dire autrement, la psychanalyse amènera progressivement le patient à se séparer des difficultés auxquelles ses symptômes le confrontaient. Cette progressivité dans l’analyse est fonction de l’acquisition du savoir du patient sur ses propres conflits inconscients. Et c’est bien là une des spécificités du travail analytique que de faire avec la résistance du patient sans chercher à la contourner.  C’est  une  des  raisons  pour  lesquelles  chaque  cure  est  unique  et  non reproductible car la méthode analytique consiste à travailler au rythme du gain de savoir de l’analysant sur ses résistances inconscientes.

L’apport incontestable offert par la psychanalyse, se fait toujours au cas par cas car le propre d’une analyse est justement d’offrir à l’analysant une expérience unique, à la mesure de la singularité du vécu de toute personne.

C’est le processus même d’élucidation des formations de l’inconscient que sont les rêves, les symptômes, les lapsus, les oublis…. le processus d’analyse même donc, qui a des effets thérapeutiques. L’expérience analytique sollicite d’entrevoir ce que sont ses désirs et ses pensées inconscients.

Le travail du psychanalyste est l’analyse (l'interprétation) des manifestations issues de l’inconscient (rêve, lapsus etc...) de l’analysant. Le psychanalyste peut privilégier l’effet de surprise. C’est-à-dire que la séance peut se terminer lorsque le patient a énoncé un mot, une idée qui éclaire sa problématique. Cette interruption inattendue lui permet de comprendre qu’il vient de faire surgir un élément important. C’est ce travail d’élaboration qui permettra dans l’après-coup l’amélioration de la position de l’analysant et conséquemment la disparition ou les réaménagements des symptômes.

C’est un cadre de travail qui se doit d’être instauré et maintenu pour le bon fonctionnement de la psychanalyse. Il vous sera demandé de respecter le rythme de vos séances par semaine. L’analysant respecte la règle fondamentale, qui est la libre association : de dire ce qui vous passe par la tête ce, peu importe si ce que vous avez à dire vous paraît difficile - soit que vous le jugiez immoral, stupide, ou encore  trop intime. La libre association des idées a pour but de laisser sa place à un autre discours, et de vous laisser surprendre par vos dires, sortir de votre surdité psychique, d’être surpris par l’inconscient….

En résumé, la psychanalyse produit des effets thérapeutiques et la "guérison vient de surcroit". C'est à dire que c'est par le mode opératoire de la psychanalyse, qui s'engage, entre efficacité symbolique et transfert, sur la voie d'une "guérison" singulière, impossible à programmer, impossible à prescrire. En analyse chaque sujet vient donc traiter à sa façon de son rapport intime au monde, à l’autre, aux autres.  Cette expérience de parole adresser à un analyste va permettre au sujet un rapport différent à son inconscient et au monde. Au cours de sa psychanalyse, le sujet ajuste peu à peu un savoir y faire, avec la particularité de son mode de jouissance, ce qui permet de surmonter certaines difficultés. Freud disait que ce qu’on peut attendre d’une psychanalyse c’est « la récupération de ses facultés d’agir et de jouir de l’existence. Précisément pouvoir aimer et travailler ».

 

Alexis Dazy

Psychanalyste, Psychologue

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