On peut définir la dépression comme un symptôme psychique caractérisée par une humeur triste provoquée par un choc émotionnel souvent difficile à repérer. Sur le plan neurologique, il y a un dérèglement biochimique (sérotonine = neurone de l’humeur) qui se joue au niveau de la transmission de l’influx nerveux. Dans la littérature scientifique nous ne savons pas encore si le dérèglement des neurones sérotonines est provoqué par le choc émotionnel (on pourrait dire traumatisme) ou si c’est le dérèglement biochimique qui, ayant affaiblie les défenses du Moi, a favorisé la survenue du choc émotionnel.


Les neurologues nous disent que si les antidépresseurs apportent leurs effets sur l’anomalie des neurones sérotonines, la relation thérapeutique, qui repose sur un contact régulier, chaleureux et empathique joue un rôle important dans le traitement de la dépression.
On peut aborder la dépression sur deux autres manières :
Soit d’un point de vue purement sémiologique, donc comme un syndrome, c’est-à-dire comme un ensemble de symptômes observables sans se préoccuper de la cause
Soit d’un point de vue psychanalytique qui, au contraire, définit en relation avec les causes qui la provoquent et les mécanismes inconscient qui l’expliquent.


L’aspect sémiologique :
La dépression se constitue de 9 signes cliniques qui compose le syndrome dépressif. Il faut au moins cinq symptômes flagrants, présents simultanément pendant deux semaines, pour dire si nous sommes face un état dépressif.
Le premier signe important qu’on retrouve chez le sujet dépressif est la tristesse. La tristesse en tant que trouble de l’humeur est dominant dans le vécu du patient déprimé. Toutefois, il est essentiel de différencier la tristesse normale de la tristesse dépressive. Toute le monde dans un moment de sa vie éprouve de la tristesse (l’équipe de France a perdu contre la suisse, j’ai été triste ce n’est pas pour autant que je suis dépressif). La tristesse dépressive est quelque chose qui s’immisce, s’incruste de manière assez sournois dans le psychisme. C’est une émotion douloureuse, écrasante, mêlée d’anxiété et d’angoisse, de susceptibilité et d’aigreur. La tristesse ordinaire, elle, est passagère alors que la tristesse dépressive est permanente. L’activité affectif, mentale et physique se retrouve chez le sujet inhibé. Cette tristesse qui caractérise la dépression est difficilement repérable car on ne sait pas vraiment d’où elle vient. Lorsqu’on suppose un motif, une raison, ce n’est jamais suffisant pour expliquer son origine. Le sujet dépressif s’enlise dans un discours morose qui dure plusieurs semaines, où il éprouve du dégoût de soi avec un désespoir profond.


Il arrive que parfois ce qui se manifeste en premier c’est l’irritabilité exacerbée au lieu de la tristesse. Le sujet dépressif peut se retrouver avec un comportement énervé, irascible, susceptible et récriminateur envers ses proches et contre lui-même. La tristesse est en réalité présente mais masquée sous la colère ou l’agressivité. Donc la tristesse qu’elle soit masquées ou visible, elle se nourrit toujours chez le dépressif d’une auto dévalorisation de soi, d’un repli sur soi. C’est le 2e symptôme caractéristique de la dépression. Pour savoir si on est en dépression c’est le changement de discours sur soi. La personne dépressif rumine les raisons de son malheur. Il se renferme sur lui même. Il tente d’échapper au présent, a son entourage et au monde. Il ressasse sur son sort et sur le passé. A son insu il commence a développer en lui un sentiment d’autodévalorisation, de culpabilité exacerbée. Il arrive que la personne cultive une forme de masochiste a jouir de sa culpabilité.


Un autre signe qui accompagne la tristesse et le repli négatif sur soi, est la perte d’intérêt de plaisir, de désir. Il peut délaisser son partenaire, ses enfants, ses amis, ses loisirs ou son travail. C’est le moment où le déprimé déclare qu’il n’a envie de rien, ni de sexe, ni d’amour, ni de voir personne. En fait, il n’a pas perdu seulement le désir ou l’envie de vivre, il a perdu aussi la faculté de ressentir intérieurement la présence du désir - fût elle la plus infime. Ces trois symptômes majeurs que sont : la tristesse anxieuse, les pensées obsédantes (la dévalorisation de soi), et la perte du désir, entraînent chez le patient dépressif d’autres troubles associés comme la fatigue et la lassitude. Ces deux troubles lui font dire : « je dors beaucoup et cependant, je suis épuisé du matin au soir ». Il y a aussi les troubles de l’attention, de la concentration et parfois de la mémoire se traduisent par : « j’oublie souvent ce que je dois faire et je suis incapable de me concentrer même devant la télé » Un autre signe clinique est celui des idées suicidaires souvent informulées.Les autres troubles de nature somatique qui caractérisent le tableau clinique de la dépression sont la perte de l’appétit et du sommeil.

En résumer la dépression présente une tristesse anxieuse qui domine, le repli sur soi, la perte d’envie, l’épuisement et le ralentissement, le sentiment d’avoir raté sa vie, qu’on a des idées noires, que l’on se sent inutile et coupable de tout, quand on perd l’appétit et le sommeil, et surtout quand cet état dure depuis plusieurs semaines, il s’agit bien d’une dépression.

 

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